En invitant Brassens à la rencontre des grands poètes de la forêt équatoriale africaine, Kristo Numpuby est parvenu à assoir la langue française sur des sons où elle demeurait désespérément absente. On sait désormais qu’avec beaucoup de travail toutes les musiques peuvent accompagner toutes les langues. Brassens devient dansant.
Georges Brassens (1921-1981) avait un swing hors du commun. Un swing dépouillé. Un vrai swing. Quiconque s’intéresse à son répertoire s’en rend compte de suite. Les jazzmen ne s’y sont pas trompés. Les Africains ne pouvaient pas échapper à cet exercice incontournable.
“Brassens en Afrique” est le témoignage de la beauté du métissage culturel. En ce début de 2025, l’heure n’est plus au sectarisme. L’homme doit redécouvrir l’univers dans lequel il vit, grâce aux voyages.
La musique n’a ni frontières ni couleurs. De l’Afrique à l’Europe, de l’Amérique à l’Océanie, Brassens se chante et se danse avec ou sans accents.
Fermez les yes, imaginez Brassens dans un quartier de Douala, de Kinshasa, de Dakar ou de Pointe-à-Pitre et écoutez Kristo l’interpréter avec ses joues pour seul instrument.
Une fille pour chanter Brassens ? Sacrilège ! Je vous entends d’ici. Justement : le sacrilège, le subversif et l’irrévérencieux, Georges Brassens, l’autodéclaré « pornographe du phonographe » en avait fait son aaire, avec facétie et jubilation. Alice Richtarch – que l’on connait pour ses ramages dans les projets Alice, Capsul et Alice Looper – chante avec coeur et sensibilité aussi exquisement les textes grivois, les perles méconnues que les grands classiques du tonton Georges : Le parapluie, L’orage, Les bancs publics et qui sait, quelques morceaux savamment choisis que vous ne connaissez peut-être pas encore.
Les Pornographes connaissent un franc succès : des centaines de concerts dans des salles et des festivals prestigieux en France et en Suisse, trois albums (Les Pornographes chantent Brassens, vol. 1 et vol. 2, et le Live au Théâtre de la mer), des passages radio réguliers et des vidéos et leurs « Concerts pour les gens confinés » vus des dizaines de milliers de fois sur les réseaux.
Alice Richtarch est entourée à la guitare par Greg Pittet et à la basse par Rafael Gunti qui ont le bon goût de servir leurs accompagnements au plus près des versions originales, avec un plaisir et une complicité manifeste. Et pour les grandes occasions, Les Pornographes se compromettent avec l’as des guitaristes
français, l’incroyable Sébastien Giniaux, pour épicer leur répertoire de contrechamps supplémentaires.
Les Pornographes, c’est un spectacle et des disques pour tout âge, pour toutes les oreilles, pour tous ceux qui goûtent les mots jolis, les mélodies délicates et la simplicité de la musique comme on la faisait avant. C’est un spectacle qui se donne tout aussi bien au Théâtre de la mer à Sète, au Montreux Jazz Festival ou en
toute simplicité dans votre salon ou votre jardin. Un vrai bonheur, assurément.
Au plaisir de vous voir très nombreux afin de célébrer les textes de ce géant de la chanson française !
P.a.f. 25 euros
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